Paysandisia archon, le Papillon du palmier ou Castnide du palmier, est une espèce de lépidoptères (papillons) de la famille des Castniidae. Elle est l’unique représentante du genre monotypique Paysandisia. Comme son nom l’indique, sa chenille se nourrit des tiges et des troncs des palmiers. Il est parfois nommé par erreur « Sphinx du palmier » ou « Bombyx du palmier », mais sa famille (les Castniidae) est éloignée de la famille des Sphinx (Sphingidae) ou des Bombyx (Bombycidae).

Originaire de l’Uruguay et du centre de l’Argentine, cette espèce a été introduite accidentellement dans le Sud de l’Europe, où elle se diffuse assez rapidement et est considérée comme une espèce ravageuse, détruisant des milliers de palmiers en Europe méditerranéenne.

Crédit : Wikipédia

Actuellement, aucun prédateur ou parasite n’a été capable de réguler sa population.

L’adulte est un grand papillon diurne dont l’envergure peut aller jusqu’à 11 cm. Son vol a lieu de mai à début octobre. Ses ailes antérieures sont marrons, et ses ailes postérieures sont rouge-orangé avec des taches noires et blanches. Ce ravageur se caractérise par une seule génération annuelle. Un cycle de vie complet peut durer entre un et deux ans.

Une femelle pond entre 150 et 200 œufs sur une durée de 15 jours en moyenne. Les jeunes chenilles, après éclosion, pénètrent rapidement dans les tissus du palmier, creusant des galeries, majoritairement longitudinales, de 20 à 30 cm de long en moyenne. La larve de couleur blanche peut atteindre très rapidement 8 cm de long. Puis la chenille se dirige à la périphérie du stipe et forme son cocon afin d’effectuer sa nymphose.

Les symptômes

Les dégâts observés sur palmiers sont dus à la consommation de l’intérieur du stipe par les chenilles de Paysandisia archon. Les premiers symptômes apparaissent plusieurs mois après sa pénétration :
• Présence de sciure sur le stipe ;
• perforation des palmes ;
• observation de galeries de sortie à la base des palmes ;
• jaunissement prématuré des palmes ;
• apparition de gomme à l’entrée de la galerie dans le stipe (observable en été);
• dessèchement et développement anormal des palmes centrales (observable au printemps et en été).

Par la suite, selon la taille, l’âge, l’espèce de palmier et le nombre de chenilles dans le stipe, la plante peut dépérir.

Attention aux confusions : les symptômes de dessèchement et de perforation des palmes peuvent avoir d’autres origines. Il est important de faire confirmer le diagnostic.

Moyens de lutte et prévention

La lutte consiste en une gestion localisée des populations sur un ou plusieurs arbres infectés par différents moyens de lutte (lutte chimique, lutte mécanique, lutte biologique).

Au mois de juin qui correspond à la période de début d’émergence des adultes, des applications de glu sont possibles et efficaces (voir article extrait de Phytoma) pour perturber la rencontre des mâles et femelles pour limiter ensuite de nouvelles pontes. Si des adultes sont encore visibles, l’application peut encore être réalisée pour les perturber mais nous sommes en fin du vol donc elle aura moins d’efficacité (des pontes ont déjà eu lieu). 

Que faire si j’observe des symptômes de la présence de ce ravageur ?

En cas d’observation de symptômes de la présence du Paysandisia archon, il faut identifier les palmiers concernés et mettre en place une stratégies de lutte, ou vous rapprocher d’une entreprise apte à réaliser l’assainissement ou l’abatage du ou des arbres infestés.

Le Service Régional de l’Alimentation (SRAL) et  FREDON Occitanie ne coordonnent plus la lutte contre ce ravageur.

Dans des cas d’infestation avancée de sujets de taille importante, il existe un risque pour les biens et les personnes de voir l’arbre céder sous son propre poids et d’engendrer des dégâts lors de sa chute.

En revanche, si votre palmier n’est pas trop atteint, vous pouvez mettre en place des stratégies de lutte si vous voulez le conserver. La décision de conserver votre palmier va dépendre de son état et de l’importance qu’il a pour vous. En effet, les méthodes de lutte ont un coût et elles doivent se réaliser tous les ans, sous peine de voir la contamination reprendre et le palmier mourir.

Les particuliers ont une seule méthode à leur portée, c’est la lutte à base de nématodes. ces produits se vendent dans les jardineries. Vous pouvez aussi faire appel à un professionnel qui peut mettre d’autres stratégies en place.

Avant toute intervention, vérifier que votre palmier est toujours vivant (la présence de feuilles encore vertes n’est pas un gage de viabilité). Les palmes du cœur doivent être solidaires du stipe (tronc), si elles se détachent quand on tire dessus, la survie du palmier est compromise. 4 traitements minimum sont conseillés (2 entre juin et juillet – 2 entre septembre et octobre). Le cœur du palmier doit être préalablement bien humidifié. L’application se fait en suivant les préconisations données sur l’emballage du produit. Ce traitement est à réaliser tous les ans pour pouvoir conserver son palmier. La réussite du traitement dépend de l’état initial du palmier et du taux de pullulation du papillon et de la mise en place de la lutte dans votre quartier. Plus il y a de papillons, moins la lutte est efficace.

Crédit : Fredon Occitanie

Pour plus d’informations, cliquez sur la revue qui vous intéresse :